Destinées à nous servir parmi tous les robots qui entourent nos vies. Mais tout à une fin...
Une fois usés et inutilisables dans leur fonction première, ils finissent dans les poubelles…, ou sont récupérés dans des pays d’Afrique qui s’arrachent la possibilité d’en extraire les métaux précieux qu’ils détiennent. A force de les manipuler, que pouvais-je bien en faire, que me disaient-ils ? Je les ai posées sur une table. Une évidence, ils ressemblent à des villes. Des villes bien rectilignes, des villes industrielles, des villes sans campagne, des villes contrôles, des villes actuelles…
Le silence de la nuit appelle à la réflexion, à la concentration. Je ne vois pas passer le temps. Je peux, la nuit entière, chercher le bon angle, la bonne lumière qui donnera toute la puissance à la photo. J’ai fait le choix de les photographier avec un éclairage rasant, ce qui fait ressortir les reliefs. Je souhaite offrir ces images en images de nuit. Comme le voyageur d’un avion long-courrier en vol nocturne apercevant à travers le hublot les lumières clignotantes des villes d’en-dessous.
Une photo, des photos s’accumulent dans mon appareil. Il faut bien s’arrêter un moment. Les déplacer dans l’ordinateur. Enfin les ouvrir sur l’écran lumineux. Sont-elles réussies ? Faut-il les reprendre ? Ces paysages architecturaux ressemblent-ils bien à des villes ?
Trier, recadrer et rectifier les contrastes. Celle-ci me convient plus que telle autre. Pourquoi cette dernière fait ressortir une telle aura ? La photographie est une écriture à part entière, quelquefois mystérieuse. Il ne faut rien négliger.